Je travaille dans un centre pour femme violentée. Sujet tabou? Non. Mais sujet peu evoqué partout. Pourquoi? Trop dangereux, personne n'en parle, c'est mal connu. Depuis quelques mois, je cotoie les termes emprise, influence, psychique, violence, battue, denigrée, départ, retour, place, et surtout le mot Plein. L'endroit est toujours rempli à ras bord. Dans mes recherches, voici quelques découvertes qui m'ont surprises:
une femme sur cinq est atteinte de violence en Suisse.
Il n'y a pas que de la violence physique, mais aussi de la violence psychique (le dénigrement et le rabaissement entre autre), la violence économique (donner 5.- pour faire les courses pour une famille de 3 enfants, entre autre) et de la violence sexuelle (encore moins entendue vu que ceci touche un point très très personnel).
Il y a un cycle de violence : la montée en puissance, l'explosion (donc l'acte de violence en lui-même), la justification (souvent, la faute est mise sur l'autre) et enfin la lune de miel (l'accalmie avant la nouvelle tempête). Ce cycle se reépète de plus en plus rapidement et peut entrer la mort de la victime.
Les hommes aussi sont victimes de violence, ce ne sont pas uniquement des agresseurs. Les comportements violents sont un problème, la personne n'en est pas un. Ce sont ses actes qui sont répréhensibles.
L'emprise est un phénomène psychologique qui rend dépendante la personne. Elle ne pense plus par elle-même mais à travers l'autre, elle se voit à travers son regard et ne crois que ce qu'il lui fait croire. Il faut du temps pour s'en sortir. Le premier pas est le départ du domicile.
Croiser cette iolence tout les jours me fait ouvrir les yeux par rapport à ce monde où nous vivons. Il est encore plus moche que ce que je croyais. Parfois, je me demande comment les gens sont capables d'arriver à de telle extrémité. Ainsi va la vie, certaines personnes ne savent pas comment réagir autrement.
C'est encore pire lorsque les enfants sont "en jeu". Leur faire vivre ces violences, même en temps que seul témoin, est inimaginable pour moi. Pourtant, j'en croise également tout les jours. Merci aux mères de les avoir protéger, ne serait-ce que pour quelques temps. En espérant qu'ils aient un avenir meilleur.
Tout ça pour ne pas faire ma valise
La suite un autre jour
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