28 novembre 2010

Soit sociale, le social te le rendra…ou pas

En période de gros trouble, j’ai mes bases que je croyais solides qui sont un peu balottées dans tout les sens. Voilà un peu pourquoi :
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cette semaine, je vais bosser en voiture. Déjà ça, c’est quelque chose que je n’aurais pas dû faire. Mais bref. Je me parque, met ma monnaie dans le machin qui te dit combien de temps tu peux rester, et je me retrouve avec une pièce de 2.- alors que j’aurais encore besoin de 20 centimes… donc qu’est-ce que je fais moi avec ma mentalité de “aide les autres ils te le rendront”? Eh bien j’arrête quelqu’un qui passe sur le trottoir pour demander de la monnaie. 6 personnes me passent devant et ne me repondent pas. C’est pas comme si j’étais mal fringuée, que j’avais les clés de la voiture dans la main et que je montrais bien ma pièce de 2.- … il me faut encore attendre 3 personnes qui me disent au moins un “non désolé j’ai pas” mais qui s’arrête 30 secondes, et enfin quelqu’un s’arrête et ouvre son porte-monnaie pour me dépanner. Envie de pleurer de rage.
Ensuite, épisode de friture sur la ligne. Tu montres à des personnes (je ne vise personne en particulier) qu’elles peuvent compter sur toi, et tu te prends des beignes dans la geule quand tu demandes un service. Minuscule le service. Du genre “tu peux passer prendre un sac stp”… Est-ce que c’est moi qui donne trop ou est-ce que j’en attends trop des autres? Je sais pas je suis un peu perdue…
Ensuite, dernier épisode hier soir. Je croise une petite mamie qui pousse son chariot dans la neige et qui souffle car il est lourd. C’est qui qui va l’aider? C’est bibi. Bon heureusement la mamie est sympa, elle me remercie tout plein et s’inquiète de mes chaussures qui glissent sur la neige. Ca me rappelle l’épisode de la rationalisation du métier de facteur, les personnes agées n’ont presque plus de lien.
Est-ce que dans le social, on ne serait pas partie pour changer une société qui n’en a pas envie, qui a envie de rester égoïste, d’envoyer balader toute forme d’aide, de soutien et de solidarité? Il y a qu’à voir avec la votation qui va surement passer… Je commence à me demander si on ne s’engage pas dans un débat insurmontable car contrer l’individualisme, ça risque d’être un travail long et très difficile. Un monde où il sera possible de renvoyer des gens installés et intégrés dans ce pays depuis des années. Mais où va-t-on? Je ne sais pas pourquoi mais parfois, je sens la guerre. Une guerre d’idée, une guerre de sang, je ne sais pas, mais quelque chose de violent va arriver. 2012 pour moi, ce ne sera pas la fin du monde, mais la fin d’une ère. Notre monde en pire.
J’aimerais être un de ces petits rebelles du système société (faute à la systémique) qui fait bouger l’homéostasie de ce pays. Je me rends compte que je suis au bon endroit dans ces moments là. Mais putain, qu’est-ce que ca fait mal de voir que tu seras pas reconnu pour ce que tu vas faire, et ça même dans un quotidien que tu croyais pourtant solidaire… Il faut que je m’endurcisse… mais est-ce que cela ne veut pas dire mettre fin à ce qui me donne envie d’aider? peut-être… ou peut-être qu’il faut que j’arrête de prendre ces baffes trop à coeur et que justement, cela me serve dans mon blindage, une mini capsule protectrice qui fera que je pourrais avancer dans ce domaine où je me dois d’être solide. Ou sinon, je vais partir en asile! C’est fou quand même… pas encore sur un lien de stage et pourtant, la vision est déjà en train de changer. Je m’attendais à une remise en question, mais pas aussi violente ni aussi rapide. Faire bouger les fondations, il faut quand même y aller!
Je serais un de ces petits rebelles, un des 170 à se lancer dans cette formation qui te bouffe tout ton temps, ton énergie, ta vie pour pouvoir faire bouger celle des autres. J’aurais ma vision des choses, ma responsabilité dans ce monde d’individus. Et si personne n’en veut tant pis, au moins je l’aurais fait pour moi. J’irai au bout des choses et même au bout du monde s’il le faut.
A moi la vie, à moi les baffes, j’arrive. Putain ce que ça fait du bien d’écrire.
A bon entendeur, chacun sa vision.

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